Oïkos Logos

S’en est suivi un premier travail de fouille, d’épure, d’introspection. Cette recherche nous a permis de découvrir des corporalités très différentes, tantôt liquides, reptiliennes, tantôt explosives et félines. 

Grâce à cet approfondissement individuel nous avons pu mettre en lumières des matières butes, spécifiques à chaque danseur, des sortes de « cartes d’identité dansées », forcément très différentes les unes des autres, mais qui révèlent toutes une part de virtuosité. 

La possibilité de mettre en commun ces matières parfois opposées, de confronter leurs différences, a donné l’envie de mettre en scène une pièce remplie d’aspérités, de contrastes et d’individualités. Mais surtout, le fait d’avoir dû creuser, de s’être confronté à « l’archéologie » de chaque corps, m’a conduit vers la problématique de l’EVOLUTION, des questions et des théories qu’elle suscité. 

Quels primates résident en nous, quelles traces d’animalités subsistent et comment orientent-elles nos attitudes, notre corps, nos comportement, nos mouvements, notre sexualité ? 

D’un point de vue plus social, quels rapports les différentes espèces ont elles entretenu au cours de l’évolution, et selon quels enjeux ? Yuval Noah Harari (Sapiens, une brève histoire de l’humanité) parle des théories du métissage et du remplace selon lesquelles Homo Sapiens se serait imposé à Neandertal, Erectus, et d’autres espèces cousines, par des moyens différents. 

Ces théories perturbantes et clivantes soulèvent de nombreuses questions ! Qu’elles soient historiques, scientifiques ou politiques elles nous interrogent finalement sur les conditions de l’existence. 

C’est selon ces termes, « conditions de l’existence », qu’Ernst Haeckel a défini l’ECOLOGIE, et plus largement les relations que peuvent entretenir les organismes avec les monde environnant. 

Ainsi, cette pièce commence par suivre un chemin spontané tout en étant nourri de réflexions et de références adjacentes. Le travail de recherche corporelle que nous avons effectué, avec son côté quasi « archéologique » nous a conduit à des questionnements liés aux théories de l’évolution et plus largement à l’écologie dans son sens fondamental (relations entre les individus et leur environnement)